11.5.07

l'ultime post

Hello à toutes et à tous!!

Et oui, une histoire commence souvent par "il était une fois" et se termine... non je n'ai pas beaucoup d'enfants!
Mais avant d'en finir avec ce blog dédié à mes aventures omanaises, je me dois de vous conter la dernière.

Il était originellement décidé qu'en fin de saison, toute l'équipe de Muscat Diving & Adventure Center se payerai un trip dans le Dhofar, cette province du sud dont nous rêvions tous. C'est vrai, j'avais un peu pris les devant en y faisant un crochet avec un de mes groupes. J'en étais revenu conquis, souhaitant y retourner pour y faire des photos plus à mon aise (faut dire qu'avec un groupe, tout sympa qu'il soit, j'ai d'autres préocupations...). Mais pour des raisons aussi diverses que nombreuses, le projet fait un plofff. C'est d'autant plus dommage que ça nous aurai permis d'être une dernière fois tous ensemble, car malgré quelques tensions, nous formions un team plutôt sympathique.
Mais c'est sans compter sur notre détermination, à Olivier et à moi-même!!! C'est donc en équipe restreinte que nous nous rendrons dans le sud. Ah ça on fait une belle paire!!!! Je peux tout de suite vous annoncer que ces six jours de trip auront été sous le signe de la grande rigolade!

La route du centre, qui traverse le "empty quarter", ce grand rien, je la connaissais déjà, bof bof... Aussi nous avons gagné la côte au nord est du désert de wahiba en traversant de superbes paysages, pour finalement gagner le village de Qurun, où nous avons passé notre permière nuit.

collines au nord de Qurun

Avant de se coucher, nous étudions minutieusement le mouvement de la marée pour déterminer quand elle sera la plus basse. En effet, le lendemain, nous devrons rouler entre dunes et océan, sur la plage. Et par endroit, des dunes "fossiles", rocheuses, se rapprochent très près des flos, d'ou la nécéssité de la marée basse. D'après nos calculs aussi savants qu'astronomiques, ça devrai être tip top pour le début de matinée.
Levé à l'aube, on plie rapidement la tente, trempée. Un épais brouillard enveloppe la côte, l'air est saturé d'humidité jusqu'à plus soif, drôle de désert! Nous traversons Qurun qui se réveille doucement, quittons l'asphalte pour une piste qui nous mêne en quelques minutes sur la plage. Là surprise, la marée est haute! Décidément, la mer c'est pas notre élement, on est bien mieux dans nos montagnes... Mais bon c'est pas ça qui nous arrêterai hein? Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, nous dégonflons nos pneus (pour rouler sur le sable c'est mieux), je passe en mode 4X4 et je met plein gaz sur la plage.

Faut viser entre les vagues!

Les dunes fossiles

Nous avons environ 80 km à parcourir sur le littoral, devant nous échapper vers les terres (enfin dans les dunes) lorsque le passage devenait un peu trop aquatique. Nous avons une super bagnole, mais c'est quand même pas un sous marin! C'est donc avec des pointes à 90 km/h que nous filons pleins sud, au milieu des oiseaux de mer, entre le bleu des vagues et la blondeur des dunes.
Nous sortons sans problème de ce passage pour retrouver une route goudronnée un peu au nord de l'île de Masirah. Là nous rejoignons la route "32", qui tire toujours pleins sud, le long de la côte, jusqu'au Ras Madraka, un cap qui abrite un village homonyme, où nous passons notre seconde nuit. Le paysage était étonnament varié, toujours désertique, mais pas ce grand plat du centre. Ici il y a des reliefs, des petites montagnes tabulaires, des collines, quelques "forêts" d'acacia, et surtout la route est ponctuée de petits villages de pêcheurs/éleveurs.
Il est d'ailleur étonnant de voir partout, dans ces hameaux fait de bric et de broc, l'état construire des lotissement avec de belles maisons en dur, climatisée. C'est certe partout les mêmes, elles sont bien alignées et n'auront sûrement jamais le charme désuet des cabanes actuelles, mais quel gain de confort pour la population. Et quel effort pour maintenir la présence humaine dans des coins aussi isolés, alors que l'appel de Muscat et d'une vie plus facile se fait si fort!!!
C'est quand même cool d'avoir du pétrole...
Le jour trois, nous longeons encore la côte jusqu'au village de Sawqrah, fin provisoire de la route, et c'est plein ouest, sur une piste rocailleuse (la route "41") que nous rejoignons Shalim. Pour celà la piste traverse un plateau désertique, peut-être l'endroit le plus inhospitalier que j'avais jamais vu. De la pierraille, brulée par le soleil, pas un brin d'herbe, pas âmes qui vive. on se croirai sur mars. je peux vous assurer qu'à ce point là , même l'éventualité d'une simple crevaison vous fait froid dans le dos. C'est un paradoxe étant donné la chaleur, mais avec une seule voiture, on se sent vite vulnérable, et l'idée de moisir ici un peu trop longtemps nous incite à bien viser entre les pierres!
Nous arrivons à Shalim, nous sommes un vendredi, il est midi... A part le pompiste, qui est indien, tout le monde dans cette petite ville au milieu de nulle part est à la mosquée. Ambiance ville fantôme.
Shalim en pleine prière

La route "41" continue vers l'ouest, via Marmul et ses champs de pétrole, puis c'est la "39" jusqu'à Thurmayrt. Belle traversée de désert, un peu plus monotone entre les deux dernières "villes". Et puis on a enfin vu à quoi ressemblait les puits de pétrole, c'est assez hallucinant.

Par ici petit pétrole...

De Thumrayt, nous rejoignons la route Muscat-Salalah. Il est 16h, mais on craque pour un byriany/poulet au goûter, avant de s'élever dans les montagnes du Dhofar, en quête d'un spot de bivouac.
Au cours de ce périple le long de l'océan indien, nous nous en sommes mis plein les mirettes. Des paysages toujours étonnant, beaucoup d'oiseaux, et une "attaque" de hyenes lors de notre bivouac à Madraka. Dans la nuit j'entends tinter les casseroles. Zut, encore un âne gourmand qui fout le souk dans la cuisine; je me lêve et chasse deux bestioles, trop petites pour être des ânes, mais bien trop grosses pour être de traditionnels chacals. Bon soit..., je range la bouffe dans la voiture et je me recouche tranquillou. On les a pas rentendues.

Au jour quatre, nous nous réveillons avec les chants des oiseaux dans les arbustes. Pas de doûte, nous sommes bien dans le Dhofar. Aujourd'hui, j'emmène Olivier dans le wadi Darbat. J'y étais déjà allé avec mon groupe, mais presque un mois et demis plus tard, quel changement! La plupart des arbes ont revêtus de belles feuilles vertes tendres, il y a beaucoup plus de fleurs. Nous sommes encore à deux mois du kareef (la mousson locale) mais la nature est déjà d'une exubérance hors norme pour le pays. Fidèle à sa réputation, le wadi nous offre sa richesse ornithologique sur un plateau: les tersiphones sont en pleine parade nuptiale, tout comme les tisserins. Un aigle de bonelli prend la pose. Il ne manque que le cobra pour compléter le tableau, mais en même temps nous ne sommes pas vraiment déçu de ne pas l'avoir croisé...

Tersiphone mâle, dît aussi "zoizeau la vierge"

Aigle de bonelli

Sunbird, alter ego du colibri dans le Dhofar

L'après midi, nous remontons sur les plateaux du Jebel Al Qara pour voir Tawi Atayr sinkhole (et un deuxieme aigle de bonelli), Taiq cave, puis nous fillons à l'est, sur le jebel Samhan. C'est dans ce chainon que ce trouve le pont culminant du Dhofar, à quelques 1812 m d'altitude. En fait de chaine de montagne, c'est un immense plateau qui s'arrête abruptement en une longue falaise de pas loin de 60 km. Autant vous dire que dormir sur un tel balcon fut un réel délice, d'autant qu'avec l'altitude, l'air était plus sec et la température optimale. En me baladant aux alentours de notre camp, je découvre dans la boue sèchée les traces d'un félin. J'apprendrai par la suite que le Jebel Samhan est en fait le "arabian leopard sanctuary". Trop la classe... va falloir que j'y retourne...

Jebel Samhan à l'aube

Le lendemain, nous redescendons par la "forêt" de baobab. Là aussi les feuilles commencent à poindre. Nous visitons toute la côte, avec une pause pittoresque à Sadah, petite ville endormie. Sur cette pointe sud est du pays, le granit du socle contiental arabique affleure. Outre le fait qu'il soit vieux de 800 millions d'années, le granit s'érode en un sable quasi blanc. Les plages que nous avons vu sont simplement splendides. Une eau turquoise, des dauphins et pas un touriste!!! Le rêve. Par contre il fait une chaleur à crever si bien que je craque en me jetant à l'eau. J'en ressort encore plus vite, après que mon pied ai touché un poisson plat indeterminé. Il y a ici des raies dont l'aiguillon caudal peut infliger de très sérieuses et douloureuses piqûres. Nous explorons aussi un canyon très tortureux, que nous baptiseront le Wadi r'Ladada. Aaaah... on ne se refait pas, mettez deux poêtes dans une voiture et laissez mijoter sous un soleil de plomb...;-)))
Nous passons la nuit au bord de la lagune du site archéologique de Khor Rori. une petite visite pour Olivier au matin et hop, on file à l'ouest, en direction du Yemen. Petite pause à Salalah pour s'acheter des sarungs, les robes pour hommes locales, bien que faîtes en indonésie. Comme la dernière fois, nous n'irons pas plus loin que le check point de l'armée sur le route du Yemen. On voudrai bien rentrer en France quand même, alors n'allons pas chatouiller les voisins... En échange on se tape une sieste de rêve sur le site du blowhole. En soirée on se pose dans les montagnes pour un dernier bivouac. Mais le vent froid et humide nous décide à partir après le repas. 20h30, départ pour Muscat. Au rythme d'une heure de conduite en alternance, nous arrivons sans souci et pas trop fatigués à 6h30 à la staff house. Ainsi nous pouvons accompagner Sue et Will, nos deux collègues anglais (pardon Sue est écossaise, c'est pas pareil!!!!), à l'aéroport.
Pour nous ce sera dans deux jours...
Et voilà, encore un bien joli trip et de bien beaux souvenir et trop de photos.... Le temps de les "processer", voilà pourquoi je vous ai tant fait attendre.

J'espère que ça valait le coup, que vous aurez tous pris un peu le soleil devant vos écran, à la maison ou au bureau (oui oui, y en a, je citerai pas de nom, qui lisent mon blog pendant leurs heures de travail. Attention maintenant ça va changer, Nicolas va vous mettre au boulot LOL!!!!!).
D'après ce que m'a dit mon petit doigt, il y aurai beacoup plus de lecteurs de ce blog que ne le laisse apparâître les commentaires, qui ne concernent que très peu de personnes. J'en suis ravi, mais n'ayant pas de statistiques de fréquentation, je ne mesure pas bien mon audimat.
Aussi si vous avez apprécié mes petites histoires, mes aventures, mes coups de gueules ou mes états d'âme, j'apprécierai qu'en retour vous mettiez un p'tit mot dans mes commentaires.
Merci à tous, et à bientôt!



10 commentaires:

Anonyme a dit…

ben on va pas me dire que je suis la premiere à te lire !!!!!!!!!!!Ou alors les autres y savent pas ecrire ?????????????? Ou y z'ont la flemme ???????
En tout cas j'ai attendu longtemps pour avoir la fin de tes aventures mais ça valait vraiment le coup, et les photos sont top.
A+

Anonyme a dit…

Chapeau bas, Monsieur !
Et merci pour ces escapades virtuelles...

Anonyme a dit…

Ultime post et non des moindres... Très belles touches ornithologiques !
Bravo et merci donc pour le partage de ces aventures épiques à souhait, ces prises de vue souvent originales et ces coups de gueules toujours salvateurs.
Bonne chance pour la suite et au plaisir de te retrouver un de ces 4 (qui sait ?) dans les pages du magazine Montagne... ;-)
Anne-Laure

Anonyme a dit…

Ben,je faisais aussi partie des lectrices assidues de ton blog.
Je me suis régalée autant avec tes commentaires qu'avec les photos (les images de la grotte sont impressionantes! On s y croirait presque, l'effort en moins). Merci pour le dépaysement virtuel. On en redemande. Je croise les doigts pour la suite de tes aventures... j espère qu'on pourra te lire très prochainement dans les kiosques.
Bises nomades
Laure

Anonyme a dit…

Comment t'y es tu pris cette fois ci pour dormir sur le site de Khor Rori ? J'aimerais bien avoir plus de photos du Wadi Darbat ! Au fait le wadi dont on avait pas vu le bout vers Blue hole , débouche t il sur une plage paradisiaque ?
Très bon souvenir de revoir ça.
Dans 3 semaines c'est le grand trip dans les Causses.Amitiés
Alain le doc

sylvain a dit…

Bon je vois que vous en voulez encore un peu, alors promis, bientôt je vous remet une dose d'images, du wadi Darbat, et pis la plage secrete...

Anonyme a dit…

Bravo et merci pour ce dernier récit Sylvain!

Tes photos sont superbes et ton talent pour compter les aventures pas des moindre...

des bises

Une fan

Anonyme a dit…

oups...
je voulais dire conter
;)

Anonyme a dit…

C'est dommage que ca s'arrete mais tu nous a bien fais révé!!!

C'est extra toutes les photos! Tiens nous au courant pour tes prochaines aventures si il y en a et envoi nous un ptit mail pour ton premier article chez Montagne!
a+ Sylvain
POLUSQUE (thomas)

Anonyme a dit…

une dame de 66 ans qui s'est régalée de par les photos ,mais aussi le texte super merci,j'espère à bientôt